A l’inverse de son homologue gris, l’or est systématiquement recyclé qu’il soit utilisé à des fins industrielles ou pour la fonte de pièces, de lingots ou de bijoux, ce qui aboutit à un fonctionnement en circuit fermé. Pourtant, avec une demande en augmentation constante, il est nécessaire de produire de l’or, ne serait-ce que pour continuer à alimenter les technologies de pointe les gisements aurifères sont donc largement sollicités.
La situation des gisements aurifères mondiaux
Les chiffres du Conseil mondial de l’or révèlent que 77% des réserves mondiales auraient déjà été extraites de la couche terrestre, l’équivalent de 190 000 tonnes d’or. Or sur ces 190 000 tonnes, près de la moitié a été extraite au cours de la deuxième moitié du siècle dernier, l’objectif était déjà de répondre à la demande croissante. Nous n’allons pas nous appesantir sur les raisons de cet attrait pour l’or physique, rappelons simplement que ces qualités intrinsèques sont multiples : inaltérabilité, conductivité, inoxydabilité, la liste est longue.
Chiffre alarmant : les quelques 55 000 tonnes qui restent à extraire – du fait de l’accessibilité des gisements aurifères et de la viabilité économique du projet – le seront en à peine 20 ans si nous poursuivons notre rythme d’extraction effréné. Evidemment, la raréfaction du métal jaune et les difficultés qui accompagnent l’extraction contemporaine se répercutent inévitablement sur les coûts de production mais pourrait aussi impacter le prix auquel l’or physique se négocie.
L’exemple du pétrole
Pourtant, si l’on suit l’exemple du pétrole, les analystes de Goldman Sacchs avaient prédit une flambée des cours, censée marquer le pic de production puis son déclin progressif. Or, après avoir atteint 200 dollars le baril, l’or noir est retombé à 100 pendant un temps avant de chuter plus encore. Le prix du métal jaune pourrait-il suivre la même tendance une fois que les gisements aurifères seront totalement épuisés ?
Quoi qu’il en soit, l’exemple du pétrole est parlant en ce que les innovations technologiques ont permis d’atteindre des gisements aurifères jusque là inaccessibles, prolongeant ainsi la durée de vie de la filière d’extraction. Là encore, le même schéma pourrait se produire avec l’or, peut-être un procédé tel que la fracturation hydraulique sera-t-il imaginé pour le métal jaune ?
Des perspectives d’innovation dans la production aurifère
Une particularité de l’or – qui le distingue du pétrole – réside dans le fait que celui-ci est connu pour être disséminé, il est donc plus difficile de le trouver en grande concentration comme c’est le cas pour l’or noir. Ce constat apporte donc des pistes de réflexion car si une technologie permettait d’extraire cet or présent dans la couche terrestre de manière parcellaire, ce serait plusieurs milliards de tonnes qui pourraient ainsi être produites.
Il en va de même pour le fond de l’océan, qui offre certes moins de densité que la couche terrestre mais dont certains courants thermiques ont contribué à créer des dépôts à raison de 6 g d’or par tonne.
Enfin, une théorie largement répandue veut que l’or présent dans la couche terrestre soit en fait issu de l’espace. Auquel cas, il est tout à fait plausible que certains corps célestes soient en partie constitués de métal jaune, c’est du moins ce que pense l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson.