Si l’on se réfère strictement aux réserves d’or physique, les Etats-Unis arrivent à la première place et de loin : avec leur stock de 8 000 tonnes d’or physique, ils partent avec une longueur d’avance. Il faut dire que la première puissance mondiale a depuis longtemps entretenu un rapport particulier avec le métal jaune et ce en particulier depuis la proclamation de son indépendance en 1976.
La fièvre de l’or physique
Il est vrai que dès qu’on pense aux Etats-Unis, plusieurs images viennent immédiatement à l’esprit, dont les cowboys et les indiens donc l’ouest sauvage et inévitablement la ruée vers l’or. Celle-ci débuta véritablement en 1848 bien que les premières expéditions en Géorgie remontent aux années 1830, les gisements les plus notables ne furent pas découverts avant 1848.
C’est donc à compter de cette date que les chercheurs d’or de tous horizons affluèrent massivement dans l’espoir d’exploiter leur propre filon. C’est aussi à cette date que l’économie du pays connu son premier essor qui participa à la croissance du pays tout entier.
Après la Géorgie suivirent d’autres Etats dont le Colorado une dizaine d’années plus tard mais aussi le Dakota du Sud, la Californie ainsi que d’autres. La ruée vers l’or s’essoufflera progressivement à la fin du 19e siècle mais aura contribué au développement économique de nombreux Etats et du pays tout entier grâce à l’installation de lignes de chemin de fer qui permit d’ouvrir des zones jusque là isolées.
Bretton Woods, la BIRD et le FMI
C’est au 20e siècle que survient un événement majeur qui renforcera la relation entre Etats-Unis et or physique au sortir de la seconde guerre mondiale. Pour rappel, les américains sont sortis grands vainqueurs du conflit, s’étant imposés sur le plan mondial comme une superpuissance aussi bien économique que militaire. Du chaos et des cendres du deuxième conflit mondial émerge l’idée d’instaurer un nouvel ordre économique.
Celui-ci reposerait sur la toute puissance du dollar américain, c’est donc naturellement que l’accord servant de pierre angulaire à ce nouvel ordre fut signé aux Etats-Unis en 1944, plus précisément dans la petite bourgade de Bretton Woods, dans l’Etat du New Hampshire. C’est à ce moment précis que naquit le Fonds Monétaire International ainsi que la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (actuelle Banque Mondiale). C’est aussi et surtout la consécration de l’étalon-or, le dollar est donc adossé à l’or physique.
En ce qui concerne les autres devises, elles évoluent entre un plafond ne pouvant excéder 1% (disposition du Gold Exchange Standard) et le cours plancher. Seule clause litigieuse de l’accord : aucune limite n’est fixée quant au volume de dollars émis, un détail sur lesquels les européens ne sont pas en position de revenir.
La naissance de la dette publique américaine
Cette clause donnera lieu à la fin de la corrélation entre le volume de dollars émis et le stock d’or physique américain puisque dans les années 70, la masse monétaire est cinq fois supérieure au stock d’or. C’est Richard Nixon qui mettra fin à la convertibilité du dollar en or physique afin de ramener les investisseurs vers le dollar, ce qui donnera également naissance à la dette publique évaluée à 200 000 milliards à la fin de l’année 2017. Depuis lors, les particuliers américains ont interdiction de trader de l’or à moins de justifier d’un revenu annuel de 200 000 dollars minimum. Cependant, ils peuvent toujours acquérir et détenir de l’or physique.